Depuis le Brexit, les banques américaines ont établi Paris comme leur base principale en Europe. C’est une bonne nouvelle pour le rayonnement du secteur financier de la ville, mais cela représente également une concurrence de plus en plus intense pour les banques françaises. JP Morgan, la première banque américaine sur le continent européen, a enregistré une hausse de 170 % de ses revenus en France l’année dernière.
Une offensive sur le terrain des grandes banques françaises est en cours. JP Morgan, Goldman Sachs et Bank of America ont plus que doublé leurs revenus en France l’année dernière, renforçant ainsi leur influence sur le continent européen.
Leur percée depuis le Brexit est loin d’être terminée. Elles ont déjà généré, avec Morgan Stanley et Citi, près de 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans l’Union européenne l’année dernière, selon les rapports annuels de leurs filiales européennes consultés par « Les Echos ».
Le moteur de cette croissance, qui représente un tiers de leurs revenus en Europe, est Paris, qui s’affirme comme le nouveau « Square Mile » pour les traders venant de Londres. Trois des cinq grandes banques américaines (JP Morgan, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citi et Bank of America) ont déjà établi leur centre de gravité européen dans la capitale française.
JP Morgan joue un rôle moteur dans cette expansion. Avec près de 900 employés en France (contre environ 12 000 à Londres), soit une augmentation de plus de 60 % en un an, les équipes françaises ont dépassé toutes les autres filiales européennes de la banque, y compris sa maison mère européenne basée en Allemagne.
C’est la banque américaine qui réalise le plus d’affaires en France et sur le continent. Sa filiale parisienne a enregistré des revenus de 1,83 milliard d’euros l’année dernière, en hausse de… 170 %. Les bénéfices ont augmenté de 154 %, dépassant le milliard. « Paris sera l’un des grands bénéficiaires du Brexit », avait prédit son PDG Jamie Dimon en 2018.
De son côté, Bank of America (BofA) a établi la société mère de ses activités de marché (Bank of America Securities Europe) à Paris. Combinés avec les autres services financiers de banque d’investissement rattachés à sa filiale irlandaise (Bank of America Europe DAC), les revenus de BofA ont augmenté de 88 % en France sur un an, atteignant 1,06 milliard.
Goldman Sachs a également vu ses revenus en France augmenter de 108 %, à 472 millions d’euros, dépassant ainsi toutes les autres filiales européennes de la société américaine en termes de taille. Ses bénéfices avant impôts ont quadruplé.
Ces chiffres ne reflètent pas seulement des gains de parts de marché, mais aussi des transferts d’activités et de portefeuilles de Londres vers Paris.